Ville au relief si accidenté!
Dans les années 70, vu la menace de disparition de la bande
de terre ou était localisée la ville de
Grand Lahou, due à l'érosion côtière qui la menaçait déjà, les autorités de
l'époque décidèrent de la transférer sur un site nouveau à près de dix-huit
kilomètres de là!
Le site actuel fut donc trouvé et aménagé en conséquence
avec construction des bureaux administratives et des logements modernes pour
les populations à recaser et des lotissements aux terrains à coûts réduits,
château d'eau, écoles primaires et collège
(le C.E.G de Grand lahou), l'hôpital, le bureau de poste etc.. Donc toutes les
commodités et facilités pour inciter les populations de l'ancien site, menacé,
à peupler le nouveau!
A mettre les pieds pour la première fois dans l'actuel Grand
Lahou en connaissant ce pan de son histoire, l'on se demanderait bien:
"n'y avait-il pas eu meilleur site pour le transfert de cette
ville"??
La morphologie de la ville est principalement dominée par ce
qu'on y appelle les Bas-fonds, d'énormes ravins bien profonds qui en défigurent
bien le paysage!
Certains quartiers s'y font face mais l'on a obligation de
faire le grand détour pour y aller à moins de descendre et remonter les côtes
bien raides de ces bas-fonds embroussaillés avec tous les risques de faire piquer
par des serpents, et arriver tout essoufflé et dégoulinant de sueur à sa
destination! C'est le cas des quartiers Sogefia et N'zida juste en face de la
Ville, du quartier Stade qui a le quartier Vingt Villa à son opposé et N'zida
de l'autre. Aussi, depuis Sogefia, tout près du lycée Arsène Usher Assouan,
l'on peut voir, de bien loin, la grande gare routière et même la route
nationale appelée la Côtière mais juste la se trouve un énorme Bas-fonds
pratiquement infranchissable, obligeant donc les population à faire le grand
tour en passant par le quartier Gourosso, qui lui-même a de part et d'autre des
bas-fonds plus au moins profonds!
On a même eu à constater que certains de ces Bas-fonds avaient
servit de décharge public pendant des années avant de trouver autres espaces
pour cette activité bien salissante et polluante!
Dans certains pays occidentaux, les bas-fonds sont appelés
"Terrains Versants" et leur exploitation demandant beaucoup plus de
moyens, ces lots étaient pour des personnes fortunées!
L'américaine, promotrice du superbe Hôtel le Ravin, l'a si
bien comprise qu'elle y a déposé le plus beau réceptif hôtelier et touristique
de la ville!
La suite est que la ville s'est agrandie tout en
démultipliant sa population et les prix des terrains qui y étaient en dessous
de cent mille francs les six cent mètre carrés caracolent à ce jour entre 300
et 500.000 FCFA minimum selon les zones! Dans le quartier résidentiel de 20
villas, les terrains y sont désormais en millions pour une ville sans grandes
activités économiques et tenue par le pouvoir d'achat des fonctionnaires et,
paradoxe…par l'impact de la consommation des nombreux élèves y fréquentant
lycées et collèges!
Résultat: les pauvres ont acheté des terrains à bas prix
dans ces bas-fonds et y ont créé des quartiers entiers avec des maisons aux
loyers modérés permettant au moins fortunés d'avoir un modeste logis et surtout
aux élèves sans tuteurs d'y louer leurs maison à l'année scolaire!
Il est même prouvé à grand lahou, qu'il y a beaucoup plus
d'habitants dans ces bas-fonds là que dans les maisons modernes sur des terrains
plats! C'est la principale raison pour laquelle le plan ORSEC qui avait demandé
d'évacuer tous les bas-fonds de Grand Lahou considérés comme zone à risque en
temps de pluies, n'a pas pu y prospérer, les populations l'ayant vigoureusement
rejetée!
La seule zone où l'on trouve des terrains sur une grande
superficie plate est bien la zone de la
gare routière jusqu'au village de Djoulabougou et aussi coté commissariat
jusqu'à l'usine I.D.H sans oublié le quartier des 20 villas mais qui, à
certains endroits, se voit limité par encore des Bas-fonds!
Un projet de lotissement de la palmeraie de Palmci, face à
la gare routière, avait été annoncé pour le bonheur des populations mais
depuis… silence radio!
Mais les populations se sont si bien accommodée à leurs
bas-fonds qui intègrent pleinement leurs réalités et ne s'en plaignent pas!
Quelqu'un en disait: "je préfère les bas-fonds de grand
lahou, qui semblent bien discrets dans leurs trous, que le relief de la ville
de Sassandra ou toute la laideur de la ville est bien perchée sur des collines
qu'aucun visiteur ne peut rater"!
S'il y a mieux, c'est qu'il y a forcément pire!
Constant Oryone Trésor